L’activité de la carrière et destination des matériaux
Les entreprises locales industrielles, les entreprises de TP, maçonneries, paysagistes & cie, les particuliers…
Historique de la carrière
La carrière de Doville fait partie du patrimoine historique de la commune de Doville. En effet, créée en 1850, La carrière des cheminots ouvre dans le cadre de la construction des lignes de
chemin de fer Coutances – Sottevast et Carentan – Barneville. Le grès extrait, matériau très résistant, va également servir après le Débarquement pour les pistes d’atterrissage et la construction d’hôpitaux. Il est d’ailleurs visible sur les parements des fenêtres, dans le centre-ville de la Haye-du-Puits.
En 1950, la carrière est rachetée par Monsieur Mouchel. Un premier concasseur mécanique est installé. A la base, une quarantaine d’hommes travaillaient à la barre à mine. En 1975,
Gilles Neveux en devient le propriétaire. Le processus mécanique est modernisé : camions, pelles et concasseurs entrent en service. La pierre est minée, concassée, criblée. D’une granulométrie variée, le gré deviendra du sable, pour de l’enrobé et du béton, ou l’un des énormes blocs de pierres qui forment les digues sur le littoral.
C’est en 1987 que la Sté Colas acquière à son tour l’exploitation, les terrains étant la propriété de la
commune de Doville.
Géologie du site
La carrière de granulats de Doville se situe sur la commune éponyme, à environ 1,5 kms à l'Ouest du bourg en bordure Sud de la RD 137. La carrière actuelle est formée d'une seule excavation qui entaille en "dent creuse" le mont Doville, formant une colline isolée à la topographie atteignant 129 m dans un secteur entre 10 et 70 m NGF bordant le marais de la Sangsurière à environ 1 km au Nord.
D'un point de vue géologique,
la carrière de Doville est implantée au sein socle hercynien du centre-Manche. Plus précisément, le contexte régional comprend deux unités distinctes :
- Les grès et pélites (schistes) du Cambrien au dévonien qui forment le socle paléozoïque affleurant depuis la côte jusqu'au contact avec la couverture secondaire (selon une ligne de Bricquebec au Plessis) à l'Est du Cotentin ; la carrière de Doville est implantée au sein de ces formations et plus particulière des grès ordoviciens dit grès de May.
- La terminaison Sud-Ouest du sillon plio-quaternaire de Saint-Sauveur-le-Vicomte (dont fait partie le marais de la Sangsurière) ; Ce dernier constitue la relique d'un bassin d'effondrement récent dans lequel sont déposés des sédiments marins d'âge plio-quaternaire (argiles, sables plus ou moins grossiers, faluns,…). La carrière de Doville se situe à un peu moins d'un kilomètre au Sud de ce bassin.
- L'ensemble des séries lithologiques du socle a été intensément déformé durant l'épisode Hercynien (290 millions d'années) pour former une structure orientée globalement SW-NE. Un réseau de fractures tardives (hercyniennes jusqu'au Tertiaire) se surimpose aux structures précédentes avec les orientations suivantes :
- SW-NE : ce sont des failles d'extension régionale qui traversent de part en part le Cotentin ; c'est par la réactivation de ces failles que se sont formés les bassins d'effondrements tels que le sillon plio-quaternaire de Saint-Sauveur-le-Vicomte (dont fait partie le marais de la Sangsurière), qui se sont remplis suite aux différentes incursions marines ;
- NNW-SSE : ce réseau affecte surtout les structures hercyniennes telles que les grès ordoviciens-dévoniens ; ils forment également en partie le trait de côte de l'Ouest du Cotentin. La carrière de Doville est implantée au sein des grès de May qui font partie des formations de l'Ordovicien moyen dans la prolongation vers le Sud-Est de l'anticlinal des Moitiés d'Allonne.
- Les grès de May (Ordovicien moyen) forment dans le secteur de Doville des buttes ou monts isolés de 1 à 2 km de diamètre en contact avec la formation supérieure schisto-gréseuse de l'Ordovicien moyen à supérieur contenant des grès sombres quartziteux en bordure Sud du marais et des schistes sombres à niveaux ampélitiques (schistes argileux charbonneux).
- Les grès de May et les formations paléozoïques qui les entourent sont structurés à l'Hercynien et la carrière est creusée dans une série apparemment monoclinale, mais faisant vraisemblablement partie du cœur d'un anticlinal sans doute fracturé au contact Est avec les formations schisteuses.
Ces formations sédimentaires paléozoïques sont éloignées des intrusions magmatiques de type granitique ou des formations de volcanites basiques les plus proches du complexe de
Montsurvent localisées à plus de 15 km au sud.
Seuls des filons plurikilométriques de Kersantites intrusifs dans les formations paléozoïques (de l'Ordovicien au Dévonien) d'orientation N125 à N160, ont été observés au Nord du bassin pliocène de
Saint-Sauveur-le-Vicomte entre Besneville et Fierville-les-Mines à 5,5 km au NW et à proximité du lieu-dit le Hautmesnil, en bordure Nord du marais de la Sangsurière à 3 km au NE de la carrière ; ils correspondent à des intrusions de filons hypovolcaniques basiques (lamprophyres) tardi-hercyniennes à plagioclase, pyroxène et biotite, proches de la nature de filons dedolérite. Aucun filon de cette nature n'est indiqué sur les cartes géologiques (cartegéologique au 1/50 000 de Bricquebec) à proximité de la carrière de Doville.
La formation exploitée par
la carrière de Doville est celle des grès de May qui forment d'ailleurs une crête topographique marquée dans le paysage. Il s'agit de grès fins, blancs à gris, parfois rosés, souvent micacés avec des intercalations de schistes verdâtres, gris ou noirs.
La minéralogie est composée majoritairement de
quartz et de micas dans les grès ; les niveaux schisteux intercalés quant à eux sont formés de micas et de minéraux argileux orientés dans la schistosité et de quartz. L'ensemble de cette unité est affecté par la structuration hercynienne ductile (plissement) et par une fracturation tardive de failles conjuguées NE/SW à NNE/SSW et NW/SE.
Arrêté préfectoral
Le dernier arrêté en vigueur est l’arrêté préfectoral n° 19-95 CP du 27 mai 2019. Cet arrêté à une validité de 30ans pour un gisement disponible de 9 millions de tonnes.